
Depuis la mise en place de la réforme l’USPO nous donne chaque mois le montant de la perte de marge que le réseau aurait prétendument perdu.
« L’honoraire à la boite ne protège pas de la baisse des prix des médicaments. Il est inadapté à l'évolution de l'économie de l'officine ». Cette argumentation développée par le syndicat repose à la fois sur une mauvaise compréhension du fonctionnement de notre rémunération et sur une mauvaise compréhension de sa modification.
Depuis 1999 notre rémunération est composée d’une marge (MDL) et d’un forfait à la boite. Le forfait à la boite a un impact sur la rentabilité de l’officine dont il n’a jamais été tenu compte par la profession ou ses conseils, tout comme pour l’impact de la MDL. L’honoraire fonctionne économiquement comme le forfait à la boite, il ne protège pas plus de la baisse des prix des médicaments que le forfait à la boite depuis 15 ans.
Si « l’honoraire est inadapté à l’évolution de l’économie de l’officine », le forfait dont il est l’émanation ne l’était pas plus qu’il soit de 53 ou 60 centimes, et il faut alors se poser la question de savoir pourquoi l’USPO propose de conserver un mode de rémunération qu’il juge inadapté d’autant plus que l’augmentation de la part forfaitaire est financée de la même façon que sa mise en place il y a 15 ans, ce que l’USPO ne peut ignorer.
La présentation systématique d’un montant de perte de marge mensuel à l’euro près depuis la mise en place de la modification de notre rémunération fait croire que cette perte est provoquée par la réforme mise en place en 2015 alors qu’en réalité elle est la conséquence en grande partie de la LFSS 2014.
Cette présentation n’est pas objective car elle donne une perte de marge sur un semestre par rapport au même semestre de l’année précédente sans établir, par exemple, un comparatif entre les pertes de marge par semestre.
Ainsi le comparatif entre les moyennes de rémunération à l’ordonnance montre que la baisse de rémunération sur le premier semestre 2014 est plus de 3 fois supérieure à la perte 2015 et que la perte de marge globale est sans commune mesure en 2014 par rapport à celle de 2015.
L’analyse d’indicateurs objectifs et pertinents montre que notre perte de marge est continuelle, ce qui est parfaitement anormal, mais que le montant de cette perte tend à baisser.
La présentation brute qui est faite par l’USPO interdit toute forme de proposition, puisque cette présentation est faite pour imposer la renégociation d’une réforme qui ne résoudra pas les problèmes que connaît notre économie si les solutions proposées par l’USPO sont retenues.
Le risque est grand de voir alors notre réseau exploser faute de pouvoir s’appuyer sur une rémunération pérenne qu’il est possible de mettre en place à la condition que nos représentants syndicaux et l’ensemble de la profession prennent conscience que notre salut passe en tout premier lieu par la compréhension de notre fonctionnement économique et par une remise en cause de notre façon d’exercer.
Dr Folco