
Les mesures exceptionnelles prises en début de confinement autorisant le renouvellement direct en pharmacie d’une ordonnance expirée pour les patients chroniques, étendue aux médicaments contenant des substances à propriétés hypnotiques ou anxiolytiques, à certaines conditions, sont-elles encore justifiées ?
L’URPS médecins libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) pense qu’aujourd’hui, la situation sanitaire a évolué et particulièrement l’organisation dans les cabinets de médecine générale et des autres spécialistes en ville. Aussi, l’URPS Aura demande l’abrogation immédiate des arrêtés correspondant rappelant « les dangers que courent certains patients à ne pas consulter leur médecin traitant ou, lorsque c’est nécessaire, un autre spécialiste ».
Les premiers messages diffusés par le premier ministre au début de la crise ont depuis fait l’objet de nombreux autres de la part du gouvernement et des professionnels de santé pour inciter les patients à continuer à venir consulter, mais les cabinets restent relativement désertés par les patients, hors Covid-19. Pour l’URPS Aura, le maintien de ces mesures participe à ce phénomène. « La possibilité de faire renouveler l’ordonnance sans consultation concourt à cette situation dangereuse. Quelle que soit la qualité d’un pharmacien, ce n’est pas sa mission que d’apprécier le bien-fondé d’un renouvellement à l’identique », écrit-elle dans un communiqué. De son côté, le syndicat MG France souligne les dangers d'un renouvellement « à l'identique » et demande à tous les pharmaciens de ne pas renouveler les ordonnances périmées, « sans contacter au préalable le médecin traitant qui, seul, doit pouvoir autoriser ou pas le renouvellement de l'ordonnance dans ces conditions ».
Pour l’URPS Aura, le contexte actuel appelle à examiner avec attention le besoin de réévaluer les traitements pour insomnies, souffrances psychologiques, troubles psychiatriques et les médecins traitants et consultants sont les mieux à même d’anticiper et d’éviter les complications éventuelles du retard aux soins et celles du déconfinement.
Source : Le Généraliste 14/03/2020