
Les laboratoires Servier, Pfizer et Pharma Lab ont choisi dès ce mercredi 15 janvier de baisser les prix d’une trentaine de médicaments princeps pour les aligner sur ceux de leurs génériques (JO des 7 et 8 janvier).
Pourquoi cette stratégie ? Depuis le 1er janvier, pour inciter les Français à se tourner davantage vers les génériques et faire réaliser 100 millions d’économies à l’Assurance maladie, tous les médicaments de marque remboursables, ou presque, ne sont pris en charge qu’au prix de leur générique le plus cher. Pour ne pas voir leurs ventes s’écrouler, Servier, Pfizer et Pharma Lab qui ont donc aligné les prix de certains de leurs médicaments sur les génériques. Les baisses de prix les plus fortes vont jusqu’à 50 % comme pour Bipreterax indiqué dans le traitement de l’hypertension chez l’adulte. Autre exemple, la boîte de 56 comprimés de Procoralan 7,5 mg, utilisé pour traiter l’insuffisance cardiaque ou coronaire, jusqu’alors vendue 31,24 euros TTC, sera demain délivrée au prix de son générique, l’Ivabradine, soit 15,68 euros. D’autres baisses sont moins significatives. C’est le cas du Xanax dont le prix de la boîte de 30 comprimés passera de 1,33 à 1,23 euro.
Contacté par Capital, le vice-président de la section du médicament du Comité économique des produits de santé (CEPS) explique que « plus un princeps est ancien, plus son prix se rapproche de celui de son générique. Le brevet d’un médicament de marque tombe en effet dans le domaine public après 20 ans, ce qui ouvre la voie à la commercialisation de génériques. À l’inverse, un générique commercialisé depuis seulement deux ou trois ans, est environ 50 % moins cher que son médicament de référence ».
Selon le Leem (organisation professionnelle des entreprises du médicament) également sollicité par Capital, il est probable que d’autres laboratoires suivent l’exemple de Servier, Pfizer et Pharma Lab dans les prochaines semaines.
L’USPO a déjà réagi de façon véhémente qualifiant de suicidaire cette politique d’alignement des prix qui aura aussi un impact sur les nouveaux entrants et les biosimilaires en particulier.
Source : Capital 14/01/2020