
En 2018, les Français ont acheté pour 1,9 milliard d'euros de compléments alimentaires, en légère augmentation par rapport à 2017, selon des chiffres publiés mercredi par les représentants du secteur. «
Trois indications concentrent une grande partie du marché : le sommeil/stress, la digestion et la vitalité », selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet). Près de la moitié des ventes est réalisée en pharmacie (49,6%), devant la vente directe et la vente à distance notamment sur Internet (18,7%), les circuits spécialisés comme les magasins bio (15,5%), les grandes et moyennes surfaces (10,3%) et les parapharmacies (5,9%).
En pharmacie, les produits les plus vendus sont ceux visant à améliorer la digestion et le transit, devant ceux liés à l'humeur et au stress, alors qu’en grandes et moyennes surfaces et parapharmacie, les produits destinés à la minceur sont les plus demandés.
Pour autant, la vente des produits minceur diminue de façon globale : -6,7% en pharmacie, -1,3% en parapharmacie et -12,2% en grandes et moyennes surfaces, tirant vers le bas l'ensemble des compléments alimentaires consacrés à la beauté.
A l'inverse, comme en 2017, ceux censés être bénéfiques pour la santé « sont en croissance », selon Synadiet malgré le scepticisme des scientifiques. Plusieurs études ont conclu, pour la grande majorité des compléments en vitamines ou minéraux, à l'absence d'intérêt prouvé. En février, l'Académie de pharmacie qui consacrait un rapport aux compléments alimentaires à base de plantes, rappelait que certains avaient des effets proches des médicaments sans être aussi bien encadrés et mettait en garde contre un mauvais usage potentiellement à risque (consommation de plusieurs produits, dépassement des doses recommandées). Elle alertait en outre sur les dangers de ceux contenant du suc d'aloe vera ou des racines de rhubarbe, utilisés pour leur effet laxatif.
L'an passé, l'Anses a souligné que les compléments alimentaires contenant de la mélatonine, censés faire mieux dormir, comportaient des risques d'effets secondaires (vertiges, irritabilité, tremblements, migraines, nausées...).
Malgré ces mises en garde, près de deux tiers des Français (65%, contre 52% l'an passé) pensent que « consommer des compléments alimentaires permet de prévenir ou ralentir certains problèmes de santé », selon un sondage commandé par Synadiet et réalisé en ligne par OpinionWay auprès de 1.000 personnes début janvier.
Source : BFM TV 23/03/2019