
À l'occasion du comité interministériel de la santé qui s’est tenu hier lundi, l'exécutif a annoncé le remboursement des tests de dépistage de l'angine réalisés par les pharmaciens, à partir du 1er janvier prochain.
Très rapides, ces tests permettent aux professionnels de déterminer l'existence de la maladie d'une part et sa nature virale ou bactérienne d'autre part. Martial Fraysse, président du conseil régional francilien de l'ordre des pharmaciens, indique dans Le Parisien-Aujourd'hui en France une «très bonne idée». «Sur les 4200 pharmaciens, nous sommes près de 600 à avoir reçu cette formation et être habilités à faire ces tests».
Pour le gouvernement, l'objectif est de désengorger les salles d'attente des médecins généralistes et d’améliorer le traitement de l'angine, trop souvent traitée à l'aide d'antibiotiques coûteux et contreproductifs si la maladie est d'origine virale. «Environ 10% des prescriptions d'antibiotiques correspondent à un traitement pour angine, alors que 80% des angines sont dues à des virus donc ne nécessitent pas d'antibiotique», a souligné Matignon dans un communiqué. En 2013, un arrêté publié au Journal officiel avait permis aux pharmaciens d'effectuer trois tests biologiques pour dépister les angines bactériennes, la grippe et évaluer la glycémie des patients, avec la création d’espaces de confidentialité. Certains voyaient dans ce dispositif un moyen de simplifier l'accès au parcours médical tandis que d'autres estimaient que cette modification ne devait pas être prise à la légère. Le docteur Claude Leicher, président de MG France, considérait que le dépistage de la grippe représentait «beaucoup de risques pour le pharmacien» et pour le patient. «Si elle n'est pas diagnostiquée et traitée correctement», cette maladie a un «potentiel évolutif extrêmement sévère», alertait -t-il.
Source : Le Figaro 25/03/2019