
Un rapport du 7 février de l’Académie nationale de pharmacie alerte sur les compléments alimentaires à base de plantes et la dangerosité de certains d’entre eux, en vente libre en pharmacie, grands surfaces ou boutiques bio.
Une liste des plantes, autres que les champignons, autorisées dans les compléments alimentaires a été publiée dont l’Académie a fait l’analyse. Des chercheurs ont remarqué que certaines plantes avaient les mêmes propriétés qu'un médicament, avec des risques d’interactions médicamenteuses (pamplemousse, millepertuis), d'autres pouvant même altérer des traitements anticancéreux, comme le soja. Le point commun pointé du doigt entre ces compléments alimentaires est qu’ils contiennent des principes actifs (hétérosides hydroxyanthracéniques) retrouvés dans les médicaments classés comme « laxatifs stimulants ». D’après le rapport, ces laxatifs sont « puissants mais irritants pour le tube digestif ». Ils sont surtout retrouvés dans les produits minceurs vendus en gélules provoquant des nombreux effets indésirables (forte déshydratation, diarrhées, douleurs abdominales, troubles cardiaques). Les produits aloé (bourdaine, séné, rhubarbe...), peuvent aussi présenter des risques carcinogènes. L’Académie alerte également sur la dépendance notamment chez les personnes âgées ou un détournement abusif par certaines personnes anorexiques. D’après une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, réalisée entre 2004 et 2013 aux USA, 23 000 personnes ont été accueillies aux urgences de 63 hôpitaux (soit 71,8% des visites aux urgences) et 2 000 ont été hospitalisées suite à la consommation de compléments alimentaires visant à une perte de poids. Les personnes âgées de 20 à 34 ans représentaient 58 % des cas.
Dans cette liste, il existe certaines « plantes ou des parties de plantes dont l’usage alimentaire n’existe pas, dont l’intérêt nutritionnel est nul ». Il y figure des plantes dont les « substances sont à surveiller » et d’autres en « restrictions ». Le rapport demande donc un meilleur étiquetage des compléments alimentaires afin de préciser au consommateur les contre-indications ou la durée de consommation optimale.
Source : Medisite 09/02/2019