
Delphine Bagarry, députée de la première circonscription des Alpes-de-Haute-Provence (En marche), et médecin généraliste de formation, avait proposé via un amendement au PLFSS, d’expérimenter pour trois ans la prescription par les pharmaciens de certains médicaments normalement délivrés sur ordonnance. Soutenu par le rapporteur du PLFSS Olivier Véran, l’amendement avait été adopté en commission des affaires sociales, mais l’assemblée a finalement décidé de le rejeter lors de son examen dans la nuit de vendredi à samedi.
L’amendement de la députée a peut-être été victime des fortes réactions soulevées chez les médecins. Olivier Véran a finalement donné un avis défavorable évoquant une redondance avec un autre article adopté juste avant et qui prévoit, à titre expérimental également, d’autoriser les pharmaciens, dans le cadre d’un protocole d’accord conclu avec les médecins, à renouveler des traitements chroniques ou ajuster leur posologie. Agnès Buzyn a adopté la même position, pour les mêmes raisons. La confusion a été d’autant plus grande que cette dernière a repris la parole pour défendre l’idée proposée par sa consœur. «
Il y a beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux par rapport à ces articles, en réalité nous sommes très respectueux des métiers, mais aujourd’hui nous savons que dans quelques situations extrêmement protocolées, normées, dans des zones où il est aujourd’hui difficile d’avoir des rendez-vous chez le médecin en urgence, il pourrait y avoir dans le cadre d’une expérimentation bien cadrée, une forme de coopération. Les infections urinaires par exemple. Nous ne sommes pas en train de changer les métiers, nous sommes en train de favoriser la vie quotidienne de nos concitoyens sur des gestes très simples », a-t-elle avancé, tout en maintenant son avis défavorable. L’amendement a donc été rejeté de justesse par les députés présents.
Source : Le Généraliste 29/10/2018