
Lors des questions au gouvernement, Corinne Imbert, sénatrice de Charente-Maritime, a interrogé Agnès Buzyn sur les pénuries récurrentes de médicaments et de vaccins.
Interviewée par Atlantico, elle nous rappelle qu’en 2008, on dénombrait seulement 44 médicaments en situation de rupture contre 530 en 2017. A l’échelle nationale, ces ruptures représentent 5% de l’ensemble des médicaments vendus alors qu’on ne possède à l’heure actuelle aucune étude objective sur les conséquences de ces ruptures en matière de santé publique.
Face à cette réalité, la France s’est dotée de mesures de prévention des ruptures. Depuis 2016, un mécanisme juridique a été créé afin de contraindre les titulaires d’autorisation de mise sur le marché et les exploitants de ces médicaments d’élaborer et de mettre en place des plans de gestion des pénuries pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et pour les vaccins. Cependant, on ne peut que constater l’insuffisance de ce dispositif. Afin de trouver une solution pérenne et durable à cette problématique, il convient de réunir l’ensemble des acteurs du monde pharmaceutique. Cette concertation serait la première étape d’un processus de lutte contre les ruptures de stock et d’approvisionnement de médicaments. Pour Corinne Imbert « Il faut bien garder à l’idée que ce problème est dû en partie à l’approvisionnement massif en matières premières et en médicaments des pays d’Asie ». De fait, la France, et plus généralement l’Union européenne, devront renégocier leurs accords commerciaux avec leurs partenaires asiatiques afin d’exiger certaines garanties.
Source : Atlantico 20/06/2018