
Alors que le procès devant le tribunal correctionnel n’est toujours pas programmé, et que les résultats au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) sont décevants, le tribunal administratif de Paris a rendu, le 10 octobre dernier, un jugement intéressant dans le cas d’une victime qui a pris du Mediator pendant plusieurs années et en garde encore des séquelles. Il confirme la responsabilité de l’Etat établie il y a 3 ans et surtout, fixe le montant de l’indemnisation qu’il devra verser à 22 885 €. Conformément à une décision du conseil d’État, cette somme représente 30 % du total, les 70 % restant, soit 53 400 €, revenant aux laboratoires Servier, jugés principaux responsables du maintien du médicament sur le marché. Au total, la victime recevra 76 283 € pour le préjudice qu’elle a subi et subit encore à cause du Mediator. Cinq millions de personnes en France ont pris du Mediator, durant plus de 30 ans de commercialisation. Pourquoi et comment le Mediator a-t-il échappé à la purge des coupe-faim retirés du marché en 1997 en raison de leurs effets secondaires graves alors que les médecins prescrivaient le Mediator pour maigrir ? C’est ce que le procès pénal, devant le tribunal correctionnel de Paris, devra éclaircir. « Mais l’ordonnance de renvoi met en évidence les efforts des laboratoires Servier pour camoufler la réalité, et l’incompétence de l’autorité du médicament, à l’époque l’Afssaps, qui a laissé faire »…
Source : Que Choisir 09/11/2017