
Avec l’expérimentation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens, les modalités de la politique vaccinale elle-même sont remises en cause sur le terrain. C’est ainsi que MG France propose une charte entre généralistes et pharmaciens afin de mettre en place des stocks de vaccins antigrippaux dans les cabinets. Selon ce projet, les officinaux s’engageraient à délivrer gracieusement aux médecins volontaires un lot de 10 vaccins antigrippaux par semaine puis à compléter le stock en fonction du nombre de vaccins utilisés et tracés par des bons de gratuité. Les médecins devront ensuite remettre ces bons aux pharmaciens pour remboursement. Les échanges d'information pourraient se faire grâce à une fiche de transmission papier et une mention du vaccin et du numéro du lot dans le dossier patient en attendant la mise en place d'un système d'information partagé. Afin d'évaluer cette expérimentation MG France propose de recueillir sur un site spécifique des données statistiques comme le nombre de médecins et pharmaciens concernés, le nombre de bons remis et de vaccins redistribués. Si des freins existent à la mise en place de cette démarche, ils sont avant tout liés à l’absence d’outil législatif. En cas d’accord contractuel, la responsabilité juridique des parties serait engagée. C’est la principale mise en garde avancée par Philippe Gaertner, président de la Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF) à la proposition de MG France. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, juge de son côté inutile de formaliser cette pratique qui a déjà cours sur le terrain, arguant que si les médecins demandent officiellement un stockage de vaccins, ils devront être soumis aux mêmes contraintes légales que les pharmaciens en termes de contrôle de la traçabilité et de respect de la chaîne du froid.
Source : le Quotidien du Médecin 09/10/2017