
L’avenant conventionnel qui engagera la profession jusqu’en 2022 est sur le point d’être signé par l’USPO, syndicat représentatif de la profession. La dernière version de ce document est le résultat d’un travail commun entre l’USPO, la FSPF et l’Assurance maladie. Si les deux syndicats s’accordent à dire que la mutation du métier envisagée va dans le bon sens, à la veille de la signature de l’avenant par l’USPO, de fortes tensions s’expriment qui portent sur les ressources financières de la réforme et appellent à des positions tranchées.
Pour l’USPO, « l’enveloppe globale prévue par l’Assurance maladie de 280 millions d’euros marque une première étape nécessaire pour faire évoluer la profession dans un contexte économique et politique particulièrement compliqué » et s’accompagne d’un certain nombre de garanties. La FSPF appelle de son côté à la raison et dit NON à la signature de l’avenant conventionnel, rappelant que « les deux syndicats étaient également d’accord sur le financement minimal indispensable à cette évolution de la rémunération, 300 millions d’euros pour les honoraires hors missions ». Or, aujourd’hui seuls 215 millions d’euros hors missions sont proposés aux pharmaciens d’officine. Pour la FSPF, cette régression inacceptable ne compensera ni les baisses de prix à venir, ni les augmentations de charges des entreprises officinales et l’avenant prévoit uniquement l’ouverture d’une négociation à partir de 2021 si la rémunération baisse de plus de 1 % par rapport à 2016. Troisième voix syndicale, l’UNPF regrette que les négociateurs n‘aient pas choisi un virage clinique plus important avec la mise en place d’une lettre clé reconnaissant le pharmacien comme professionnel de santé. Quant aux entretiens pharmaceutiques, vu le peu d’engouement des pharmaciens et des patients, les choisir comme voie d’avenir pour la profession lui semble peu prometteur. L’UNPF juge le bilan clair et sans appel, « il n’y pas de budget consacré à la pharmacie. Pire, cette fois-ci, non seulement la Convention ne permettra pas de stabiliser la situation économique, mais elle entérine un recul si l’on intègre les baisses tarifaires ». Alors pour l’UNPF « Pourquoi signer une convention qui nous emmènera droit dans le mur ? ».
Sources : Communiqués de presse USPO, FSPF, UNPF 18/07/2017