
Une étude du BMJ relance le débat sur la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse et le risque accru d’autisme pour les enfants à naître.
Cette étude menée par l’université de Bristol au Royaume-Uni, a porté sur plus de 254 000 enfants suédois âgés de 4 à 17 ans. Parmi ceux ayant été exposés in utero à un antidépresseur, la prévalence de l’autisme était de 4,1 % contre seulement 2,9 % pour les enfants nés de mère ayant une histoire psychiatrique mais ne prenant pas d'antidépresseurs.
Selon les auteurs « L'exposition aux antidépresseurs pendant la grossesse est donc associée à une plus grande probabilité de diagnostic d'autisme chez l’enfant que la seule exposition à un trouble psychiatrique maternel sans antidépresseurs ».
Ces résultats tendent à montrer que le terrain psychologique maternel ne suffit pas à expliquer les troubles de l’enfant. Notamment « l'association entre l'utilisation d'antidépresseurs pendant la grossesse et l'autisme, en particulier l'autisme sans déficience intellectuelle, pourrait ne pas être seulement le fait de cofacteurs ».
Les chercheurs soulignent toutefois « qu’en valeur absolue, le risque est limité (plus de 95 % des femmes de l'étude qui ont pris des antidépresseurs pendant la grossesse n'avaient pas d'enfant atteint d'autisme) et que ces résultats ne doivent pas être considérés comme alarmants ». Même « si l'association entre l'utilisation d'antidépresseurs et l'autisme était établi de façon robuste, seulement 2 % des cas seraient évités si aucune femme ayant des troubles psychiatriques n'utilisait d'antidépresseurs pendant la grossesse ».
Source : le Généraliste 20/07/2017