
Intéressant que le reportage publié par BFM TV le 19 mai sur l’intérêt qu’Amazon porte à la pharmacie. La question posée est de taille. « Le géant va-t-il s'attaquer au cœur du business des pharmacies, les médicaments vendus sur prescription ?». Amazon a recruté un directeur général à la tête d'une équipe dédiée, chargée de formuler sa stratégie d'attaque et aurait commencé à recruter dans le secteur de la pharmacie. Aux États-Unis, Amazon propose déjà un catalogue de fournitures médicales (tensiomètres, pansements...) et la réglementation l'autorise à vendre sur internet des médicaments sans prescription comme les antidouleurs ou antiallergiques aussi en vente dans les drugstores.
En envisageant de s'attaquer aux médicaments sur prescription, Amazon s’intéresse à un marché de 300 milliards de dollars rien qu'aux États-Unis. Mais ce marché, lorsqu'il s'agit de la vente en ligne, reste très régulé outre-Atlantique. "Les lois sur les transferts de prescription médicale et sur la prescription sous forme électronique rendent ce marché un peu plus difficile que de glisser un article en un clic dans un panier", dixit un entrepreneur du secteur de l'e-santé, cité dans l’article. Avant d'entrer sur le marché des médicaments sur prescription aux Etats-Unis, Amazon devrait aussi nouer des accords avec les mutuelles santé privées qui en l'absence de sécurité sociale généralisée remboursent tous les frais de santé des assurés.
Au Japon, le géant de l'e-commerce s'est associé avec deux chaînes de pharmacies locales et teste déjà la vente en ligne et la livraison rapide de médicaments nécessitant une consultation auprès d'un pharmacien avant l'achat, sur son site web (amazon.co.jp). Avant de passer des commandes, les clients japonais décrivent en ligne leurs symptômes et antécédents médicaux via un formulaire à disposition sur le site d'Amazon. Les articles ne leur sont ensuite livrés à domicile qu'après approbation par un pharmacien, le jour même.
En France, le commerce sur internet des médicaments reste très régulé, y compris pour les officinaux. En revanche, les règles communautaires permettent aux pharmaciens qui opèrent légalement dans un État membre, de vendre en ligne dans l’Union européenne. « Un "cyberpharmacien" étranger qui s’attaquerait à l'Hexagone aurait pour obligation principale de ne vendre sur son site français que des médicaments autorisés (en ligne) en France : bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché et ne nécessitant pas de prescription médicale ».
Source : BFM TV 19/05/2017