
Les enjeux d’un allongement des études de pharmacie sont nombreux : valorisation des compétences et des connaissances, meilleure préparation aux nouvelles missions de demain, et protection contre l’ubérisation de la pharmacie. Les atouts de proximité, de confiance et de connaissance client du pharmacien, ne doivent pas lui échapper et constituent le socle de la valeur ajoutée du pharmacien de demain. La robotisation, la digitalisation de la santé tout comme la complexification des nouveaux médicaments créent une nécessité de plus de contact humain et d’accompagnement du patient. Qui mieux que le pharmacien peut répondre à ce besoin? Il existe une attente forte sur l’évolution du rôle de pharmacien dont les étudiants sont aussi demandeurs. Les étudiants s’inscrivent dans la démarche de professionnels de santé avec un attachement au titre de docteur, synonyme de confiance et une réflexion sur la rémunération et l’accès aux données pour améliorer l’état de santé des patients. Selon la vision des protagonistes, la réforme des études semble se diriger vers un internat pour tous avec une durée allongée à 7 ou 8 ans qui inclut une formation sur l’approche patient et le management, en particulier. Il s’agit de se décoller le moins possible du cursus médical dans un pays où la formation initiale est toujours mieux valorisée que de la formation continue.
Certes, il conviendrait idéalement de réfléchir d’abord aux compétences attendues du pharmacien en intégrant le retour d’expérience des premiers étudiants sortis en juin de la nouvelle réforme incluant notamment des cours sur l’ETP (Education Thérapeutique du Patient) mais en avons-nous le temps? Les autres professions passent à 5 ans et une réponse doit être apportée à la lettre de mission ministérielle sur le 3ième cycle reçue il y a deux semaines. Au-delà de la durée des études, les pharmaciens sont attachés à un projet professionnel construit au fil du cursus et ne souhaitent pas de classement ou d’orientation sur la base d’un classement au cours des études.
Source : Conférence congrès Nantes 22-23 octobre 2016