
A l’occasion de la publication de deux nouveaux rapports sur le manque d’antibiotiques en développement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’alarme sur ce qui menace la lutte contre la propagation des bactéries résistantes aux médicaments, à l’origine du décès de dizaines de milliers de personnes dans le monde chaque année.
« Jamais la menace de la résistance aux antimicrobiens n'a été aussi immédiate et le besoin de solutions plus urgent » a déclaré le 17 janvier dans un communiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS qui en appelle aux efforts des pays comme de l’industrie pharmaceutique pour dégager des fonds durables et de nouveaux médicaments innovants.
Actuellement, les 60 nouveaux médicaments en cours de développement dont 50 antibiotiques pour traiter les agents pathogènes « apportent peu d'avantages par rapport aux traitements existants et seulement deux ciblent les bactéries les plus résistantes » déplore l’OMS.
252 médicaments plus novateurs, au stade préclinique de leur développement, ne pourront pas être disponibles avant une dizaine d'années environ pour les plus avancés.
« Nous voyons que cela se propage et que nous sommes à court d'antibiotiques efficaces contre ces bactéries résistantes », a déclaré Peter Beyer, du Département des Médicaments essentiels de l'OMS, lors d'un point presse à Genève. « C'est l'une des plus grandes menaces pour la santé que nous ayons identifiées », a-t-il insisté.
Cette montée de l’antibiorésistance est notamment due à un mésusage des antibiotiques utilisés sur une trop courte période – ce qui donne à la bactérie une chance de survivre et développer une immunité – ou en trop grande quantité notamment dans l’industrie agro-alimentaire.
Source : France Info 20/01/2020