
Les députés ont voté hier en commission des Affaires sociales l'extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants, après un vif débat. La majorité des nombreuses interventions des députés est intervenue en défense, comme celle de Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM), médecin, qui a fait valoir un enjeu majeur de santé publique. A l’opposé, Blandine Brocard (LREM, Rhône) a notamment défendu mordicus, un amendement de suppression. Assurant être pro-vaccination, elle a jugé que « le calendrier ne permet pas effectivement de poser un débat serein » alors qu'il y a « une véritable défiance des Français ». « Si on veut favoriser, encourager la vaccination, ce n'est pas en passant par la contrainte », a-t-elle insisté, évoquant notamment des études sur « une possibilité de liens entre la vaccination et des pathologies ».
Le lobby des laboratoires pharmaceutiques et le risque de renforcement de la défiance des français ont été les principaux arguments avancés par les opposants, y compris pour ceux qui ne se prétendaient pas anti-vaccins comme le communiste Pierre Dharréville.
Pour Olivier Véran (LREM), rapporteur, la concertation a déjà eu lieu et le temps est venu de prendre une mesure de prévention de santé publique alors que la couverture vaccinale s'est amoindrie en France. La réapparition de certaines maladies, notamment dans les banlieues, et en faisant le lien avec la politique migratoire a provoqué des échanges on ne peut plus vifs, pour des députés pourtant conscients que « plus on alimente le débat, plus on alimente le déni de vaccination » comme évoqué par Jean-Pierre Door (LR).
La mesure, prévue dans le cadre du projet de budget de la Sécu pour 2018, devra être revotée dans l'hémicycle, comme c'est d'usage pour les budgets.
Parmi les amendements rejetés au cours de la même commission figure celui de la vaccination des adultes dans les établissements accueillant des enfants.
Source : Challenges 18/10/2017