
Selon l’OMS, 43 % des cas de rougeole recensés cette année en Europe l'ont été en Italie. L'Institut supérieur de la santé (ISS) reconnait que l’Italie est confrontée à une forte envolée de rougeole avec au moins 3 074 cas recensés depuis le début de l'année dont 40 % ont dû être hospitalisés. La semaine dernière, un enfant de 6 ans souffrant d'une leucémie est mort dans le nord de l'Italie des suites d'une rougeole, ont annoncé les autorités en plein débat sur l'obligation de vaccin pour l'inscription à l'école et alors que le gouvernement a adopté en mai un décret-loi rendant obligatoire 12 vaccins, dont celui de la rougeole. L’enfant est le premier décès enregistré en Italie. Comme l’ont expliqué les autorités locales l’enfant n’était pas vacciné contre la rougeole, ni sa fratrie d’ailleurs par choix des parents. « Hospitalisé en soins intensifs depuis mars après avoir probablement été contaminé au sein de sa famille, l'enfant a succombé à des complications pulmonaires et cérébrales ».
Alors que l'OMS recommande un taux de 95 % pour empêcher la circulation du virus et après avoir dépassé les 90 %, le taux d'enfants de deux ans vaccinés contre la rougeole en Italie a chuté à 85,3 % en 2015.
En France, Santé Publique France a annoncé mi-juin que, du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2016, plus de 24 000 cas de rougeole ont été déclarés. « Près de 1 500 cas ont présenté une pneumopathie grave, 34 une complication neurologique (31 encéphalites, 1 myélite, 2 Guillain-Barré) et 10 sont décédés ».
Début 2017, la circulation du virus s’est intensifiée avec la déclaration de 295 cas entre le 1er janvier et le 31 mai, soit près de six fois le nombre de cas déclarés sur la même période de l’année précédente (47). Cette situation est surtout en lien avec des foyers épidémiques en Lorraine (60 cas déclarés entre les mois de février et avril 2017) et plusieurs foyers en Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Deux cas d’encéphalite et 22 pneumopathies graves ont été recensés depuis le début de l’année. Santé Publique France conclut qu’«Avec une circulation active du virus dans plusieurs départements, la France n’est donc pas à l’abri d’une nouvelle épidémie d’ampleur importante», comme celles observées en Roumanie ou en Italie.
Source : Le Généraliste 23/06/2017