
Le pharmacien d’officine est reconnu comme un acteur de la prévention et de l’éducation thérapeutique. Un projet pédagogique mené dans les officines du Nord-Pas-de-Calais et coordonné par la faculté de pharmacie de Lille avec le réseau Néphronor a permis de collecter des données afin d’étudier l’intérêt d’une évaluation pharmaceutique officinale de la maladie rénale chronique (MRC). Le résultat de l’intervention réalisée dans 109 pharmacies d’officine a pu être rapporté et publié dans Néphrologie et Thérapeutique. Les entretiens pharmaceutiques ont concerné 2 populations de patients. Le groupe A comprenant des patients se connaissant porteurs d’une IRC (entretien pharmaceutique d’optimisation thérapeutique). Le groupe B regroupe des patients à risque de MRC pour lesquels est proposée une stratégie de dépistage. Ainsi, 354 patients ont été inclus dans le groupe A, majoritairement des femmes (51,2 %), en stade 3 d’IRC, d’âge moyen 73 ans, diabétiques (44 %). Environ 70 % des patients avaient déjà été vus par un néphrologue et 45 % d’entre eux présentaient une bonne adhésion thérapeutique selon le questionnaire de Morisky-Green. Par ailleurs, 20 % des patients n’avaient pas de traitement néphroprotecteur en stades 3 et 4 de la MRC, et plus de la moitié ne connaissaient pas les situations à risque d’insuffisance rénale aiguë. Le groupe B a inclus 532 patients (âge moyen 70 ans). L’intervention pharmaceutique a permis de dépister 10 % de patients avec un DFG < 60 mL/min/1,73 m2. L’entretien pharmaceutique en officine a permis d’optimiser la prise en charge thérapeutique et l’information des patients IRC, ainsi que le dépistage précoce chez certains patients à risque.
Source : Néphrologie & Thérapeutique